PSYCHOPRATICIENNE - Psychothérapie individuelle pour adultes & adolescents
Membre adhérente du Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie relationnelle et psychanalyse

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La solitude : l'aimer, la fuir ?


La solitude, l'aimer ou la fuir ?

Nous la rencontrons tous personnellement, quelques temps, plusieurs années... Cette solitude souvent douloureuse fait généralement horreur aux personnes qui doivent la traverser. La subir, la supporter, c’est bien souvent un défi que l’on préfère éviter de vivre. Environ 2000 sites de rencontres sont recensés en France. C’est dire le nombre de personnes touchées qui cherchent à la combler et rencontrer l’âme sœur qui les sortira de cet état difficile qu’est la solitude.

De quelle solitude parle-t-on ?

Pour Jacqueline Kelen, écrivaine française, "personne ne nous apprend à être seul (...) Dépossédé de lui-même, l’être humain devient nécessairement dépendant des autres, l’empêchant d’être autonome et de penser par lui-même. Tout est programmé pour égayer et briser ses rares moments de silence et de solitude. Sans les autres, il n’existe pas".

Cette solitude fondamentale que chacun est appelé à vivre n’est cependant pas à confondre avec la sensation d’isolement, sentiment très négatif, qui peut n’être que temporaire. La solitude intérieure en revanche est l'expérience fondamentale ressentie d'être avec soi-même. Tout se passe dans la vie intérieure de la personne. Elle peut donc être selon les uns agréable à vivre, recherchée comme un trésor ou un besoin réel, ou alors selon les autres, crainte et évitée à tout prix. Pour J. Kelen, "quand on a expérimenté cette solitude de l’esprit, on peut ensuite vivre seul, en couple, à la ville, au désert. On ne se sent plus jamais isolé. On peut subir un deuil, un divorce... On souffrira voire on désespérera, mais le plus précieux sera préservé".

Pourquoi la solitude intérieure est-elle difficile à supporter ?

Se retrouver avec soi-même est une expérience qui ne nous est pas facile d’emblée, nous pouvons rapidement ressentir l’ennui, le silence qui dérange, le sentiment de vide, une sensation de néant. L’être humain est en recherche consciente ou inconsciente d’une complétude qu’il essaye de trouver par l’autre ou dans des activités, des passions, parfois des addictions... Or, nous sommes tous face à nous-mêmes, que ce soit dans ce défi qu’est la vie, notre vécu d’émotions, de peurs, d'angoisses, dans nos grandes décisions personnelles…

Et ce face-à-face personnel peut nous renvoyer aux notions de souffrance (personne ne peut comprendre ce que je vis quand je souffre, quand j'ai mal), de mort (ce moment tant redouté où nous serons seuls dans ce passage), et généralement il est mal vécu puisqu'il nous confronte au sentiment que si je suis seul(e) c'est que je ne suis pas aimé(e), aimable. Comme l’exprime Pierre Mellot, "les peurs de la solitude et du manque d’amour nous poussent à utiliser les autres pour notre profit. Notre vie affective est prise dans ce piège vicieux. On tombe dans la captation (…) Face à cette agression de la solitude, deux solutions : Un réflexe compulsif pour s’en écarter (sorties, amis, Facebook…), où l'on enferme la question au plus profond de notre intériorité et la peur guide nos actions. Ou lui faire face fermement et sereinement, la peur devient impuissante, on devient capable d’aimer, se donner, ne plus être centré sur soi".   

Quels sont les bienfaits de la solitude ?

A condition de l’accueillir en mettant de côté nos peurs, de la structurer (l'organiser par des temps divers qui nous remplissent), de l’habiter aussi en la reliant à une vie plus spirituelle quelle qu’elle soit, pour ne pas la subir mais plutôt l’apprivoiser, la solitude peut être vécue positivement et enrichir personnellement.

"Beaucoup s’imaginent que l’amour va mettre fin à leur solitude, alors que c’est la solitude qui permet l’éclosion et la durée de l’amour" (Jacqueline Kelen). Cette solitude intérieure est finalement le chemin pour partir à notre rencontre et nous permettre de devenir nous-mêmes. Sinon, nous restons ce que l’on attend de nous, dans la dépendance des autres, de leur regard, de leurs désirs sur nous, nous nous coupons de notre vrai moi. Elle continue : "affronter sa solitude c’est aborder sa peur, surtout la peur de mourir, et mesurer sa propre puissance. La traversée de la solitude n’aboutit pas sur le néant mais sur une mise au monde ! La mise au monde de soi devance la rencontre et les épousailles. La solitude fait croître l’amour au lieu de l’empêcher ». Etre bien seul avec soi-même permet d’être bien avec l’autre ou les autres. Ce chemin de solitude permet donc de se connaître et s’apprécier tel que nous sommes, d’aimer en liberté sans chercher à posséder ou être possédé par l’autre pour éviter à tout prix d’être seul avec soi-même.  

 

Sources : L'esprit de solitude - Jacqueline Kelen / Vous ne serez plus jamais seuls - Pierre Mellot


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