Dois-je continuer ou arrêter ma psychothérapie et comment le faire ?


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Arrêter ou faire une pause dans sa psychothérapie

C’est une question qui se pose souvent face au découragement, à l’impression de stagner, voire au sentiment que c’est pire qu’avant ! 

Comment l'analyser ?

Cela demande un équilibre délicat entre faire ensemble la lumière sur les causes et intentions conscientes et inconscientes du souhait d'arrêter (éventuellement encourager à continuer si c’est seulement un découragement, des doutes…) et pour le thérapeute laisser toute la liberté d’arrêter, même lorsqu’il pressent qu'une évolution est en train d’opérer.

Le chemin sinueux de la psychothérapie

La psychothérapie est une rencontre avec soi-même, une prise de conscience de son histoire, ses qualités, ses ressources et aussi de sa part d’ombre, c'est-à-dire tout ce que l’on a refoulé dans l'inconscient, pour être sûrs d’être aimés et ne pas être abandonnés ou rejetés. C'est ce que l’on ne veut pas déterrer, de peur de souffrir à nouveau, et souvent notre ombre est ce que l’on projette sur l’autre, pour ne pas le voir en soi (cf Jung).

L’évolution ne peut pas se faire d’un coup ou dès le moment qu’on l’a décidé. 

La conscientisation de notre vécu, les mots que l’on pose, c’est déjà une grande partie du travail qui n’est pas toujours évidente et qui peut prendre du temps. Il faut se faire à cette idée quand on commence un travail sur soi.

La personne peut faire face à des résistances qui bloquent le processus d’avancement et de libération, soit qu'elle pense qu’elle n’arrivera pas à gérer ce qui est enfouit en elle, soit qu'elle a des bénéfices secondaires (c’est-à-dire inconscients) dont elle n'a pas idée mais qui la font préférer rester dans le statu quo même si elle souffre énormément.

Ce qui peut nous empêcher d’avancer

Nous utilisons tous des mécanismes de défense psychique normaux pour gérer nos affects et nous protéger contre l’anxiété (par exemple par le refoulement, le déni, la projection…).

> Le problème c’est l’utilisation pathologique de ces mécanismes, qui empêchent l’introspection et les processus psychothérapeutiques.

Des mécanismes de protection qui ont opéré tant de temps ne peuvent pas s’évaporer comme cela.

> Il faut en prendre conscience et puis travailler à les assouplir pour qu'ils laissent la possibilité d'agir différemment.

Accueillir nos émotions

Ensuite, il faut pouvoir accueillir les émotions qui sont liées à nos blessures, sans en avoir peur, s’autoriser à les évacuer dans le cadre sécurisant de la relation thérapeutique.

C’est là aussi que cela peut bloquer et pourtant y aller doucement mais sûrement avec le soutien du thérapeute est le meilleur moyen de s’écouter, de se faire face pour ensuite prendre une distance saine et permettre un changement de perception, de comportement, une acceptation… Tout cela prend du temps.

Il y a des phases de progression, de régression, au rythme de la personne, et personne ne peut accélérer cela. Or, une impression de stagnation peut être la préparation à la prise de conscience, à l’évolution.

Arrêter sa psychothérapie

En cas d’arrêt ou de pause, il est donc toujours essentiel de faire une séance de clôture qui fait partie intégrante du travail psychologique et du cadre de la psychothérapie.

Cette séance permet d'identifier une résistance qui empêche une évolution prochaine redoutée, des attentes déçues, ou encore boucler le travail qui arrive à terme. 

> La personne est invitée à ne pas fuir la relation thérapeutique, que ce soit par honte, culpabilité, crainte, colère ou déception vis-à-vis de la thérapie ou du thérapeute (transferts…)… mais à en être pleinement responsable.

> Elle est appelée à faire un bilan sur son cheminement et ainsi fermer l’espace psychique ouvert en elle, pour pouvoir mieux repartir si elle souhaite reprendre plus tard son travail thérapeutique.

> Pour le thérapeute aussi, qui s’est engagé aux côtés de la personne, qui a offert un cadre et un espace bienveillant, c’est plus respectueux et cela lui permet de libérer aussi de son côté de l’énergie pour d’autres personnes qui en ont besoin.

On parle d’engagement thérapeutique à juste titre, mettre des mots sur une fin, un désir d’arrêt est toujours positif, pour chacun.


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