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Quand la peur de perdre l'autre empêche d’être soi-même


Peur de perdre l'autre

J’entends souvent des hommes et des femmes en consultation qui déplorent ne pouvoir être complètement et librement eux-mêmes dans leur relation amoureuse : "Pourquoi ne puis-je pas être autant moi-même avec mon/ma partenaire que je le suis naturellement et sans inquiétude avec mes enfants, ma famille ou mes amis… ?"  Que se joue-t-il de différent en amour, quels sont les enjeux plus ou moins conscients, que pouvons-nous faire pour nous sentir beaucoup plus authentique dans nos relations amoureuses sans subir l’épée de Damoclès qui nous rappelle que nous risquons de perdre l’autre s’il ne nous aime pas comme nous sommes ?

Se contorsionner et s'oublier pour entrer dans le désir de l’autre

L’être humain a un besoin de reconnaissance permanent, de sentir qu’il plaît, qu’il est validé, qu’il est aimable, digne d’être aimé. Ce besoin étant vital pour lui, il va naturellement craindre de déplaire, de décevoir et donc au pire d’être rejeté, abandonné et de se retrouver seul.

Au tout début de la relation amoureuse, nous idéalisons l’autre (surtout pour qu’il apparaisse comme nous aimerions qu’il soit !), nous le mettons sur un piédestal et ne reconnaissons que ses qualités… tout le reste, tout ce qui pourrait nous déplaire est mis sous le tapis, nous ne le voyons qu'à travers nos lunettes roses. Et puis la phase de découverte de l’autre tel qu’il est vraiment se met en place, systématiquement et bien heureusement ! Chacun sort de son imaginaire, ses fantasmes, ses idéaux et se ré-ancre dans la réalité... Le naturel revenant toujours, "l’épreuve" de l’authenticité va amener avec elle son lot de déceptions, d’incompréhensions, de sentiment de trahison, de malentendus, d’attentes et d’espoirs brisés, de reproches puisque l’autre n’est plus comme nous l’avions imaginé. 

Certaines personnes parviennent à rester elles-mêmes malgré la déception de l’autre, ses reproches, sa pression pour qu’elles modifient leur comportement… Mais d’autres ne vont pas savoir rester elles-mêmes et elles vont aller jusqu’à se contorsionner, s’éloigner de leur nature profonde, changer, s’oublier, s’éteindre… pour coller au maximum aux attentes et désirs sur elles. Essayez de vous contorsionner : votre corps va souffrir, vous n’êtes plus centré, vous respirez mal, vous êtes déséquilibré, vous n’êtes pas dans une posture naturelle, bref, vous n’êtes pas vous. Alors pourquoi ne pas réussir à rester soi-même, pourquoi vouloir plaire à tout prix ?

Etre soi-même dans une relation, c’est prendre un risque

Une personne en thérapie racontait qu’elle était en couple et qu’ils commençaient à parler de s’installer ensemble, mais que le partenaire attendait qu’elle intègre totalement son monde à lui, qu’elle lâche son habitation pour aller vivre là où il souhaitait vivre, qu’elle remplace la première femme qui n’était plus là… tout était tourné vers son désir à lui : "c’était comme un puzzle, où j’étais la dernière pièce qu’il voulait poser pour reconstituer ce qu’il avait perdu et ne rien changer à son confort. Quand je lui ai annoncé que je ne pourrais pas partir et aller là où il voulait que nous habitions, il a décidé sur le champ que je ne correspondais pas à ses attentes, qu’il ne voulait pas perdre de temps et que donc il me quittait". Cette personne a continué sa thérapie, fracassée par cette rupture brutale et unilatérale, sans appel, sans compromis possible. Cela a été très dur pour elle, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’en exprimant son désir, de ne pas rentrer dans le moule de ce qu’il attendait d’elle, elle a certes perdu cette relation, mais découvert que l’on ne peut être heureux dans une relation où tout est tourné vers le désir d’un seul et où l'on est nié.

Etre soi-même dans une relation, c’est donc risqué ! Oui, c’est risqué d’être soi, de ne pas être toujours à la hauteur des attentes de l’autre, de voir parfois une déception dans son regard, d’être remis en cause, de sentir que l’autre peut nous quitter du jour au lendemain parce que nous ne correspondons pas à ses attentes. Avec nos enfants, la famille, les amis, on pourrait dire qu’il existe une sorte d’amour inconditionnel, qui fait que même au pire de notre état, quand nous décevons l’autre, quand nous sommes naturels avec nos qualités et nos défauts, en général, nous ne nous sentons pas autant en danger d’être rejeté ni abandonné.

Rester soi-même, le curseur pour estimer si cette relation est bonne

A l’occasion du couple, nous rejouons nos états et nos liens affectifs imprimés dans l’enfance. Si nos liens étaient insécurisants, que nous ne pouvions pas être nous-mêmes, que l’on attendait beaucoup de nous et que nous sentions qu’il fallait être comme cela pour être aimé, alors nous reportons sur nos partenaires nos peurs infantiles d’être rejeté, abandonné, de décevoir, de ne pas être à la hauteur, de potentiellement perdre l’amour de nos parents…

Devoir se contorsionner, être quelqu’un d’autre, perdre notre énergie, ne pas contrarier l’autre et n’être que dans son désir… par peur d’être quitté n’est pas le bon chemin. Cela paraît évident, mais beaucoup de personnes ont du mal à rester elles-mêmes dans leur couple, et lorsqu’elles consultent, le travail vient souvent toucher cette peur archaïque d’être abandonné, rejeté. Cette peur conditionne nos choix amoureux, entrave la liberté personnelle. En réussissant l’étape importante de savoir que nous avons de la valeur et que nous sommes dignes d’être aimés tel que nous sommes, cette peur diminue et nous rend plus calme et serein face au couple, aux enjeux, aux craintes d’être trompé, quitté, trahi…

Quand la personne prend conscience et intègre que se rejoue ses peurs de l’enfance, qu’une relation ne peut être bonne ni saine si elle implique de devoir se couper de soi, qu’elle peut prendre le risque de perdre l’autre (c’est alors que ce n’était peut-être pas la bonne personne) car d’elle ne dépend pas sa survie, qu’elle a tout à gagner de se montrer authentique pour attirer vraiment quelqu’un qui reconnaîtra et aimera sa personnalité, alors elle se reconnecte à elle-même et cette maturité la libère peu à peu ; elle peut même admettre d’être seule un moment, et que cela peut être bénéfique pour se retrouver, mieux se connaître et se préparer à une relation qui sera (la) bonne.


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