PSYCHOPRATICIENNE - Psychothérapie individuelle pour adultes & adolescents
Membre adhérente du Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie relationnelle et psychanalyse

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La psychogénéalogie, un outil pour tracer notre propre trajectoire


Voutch-psychologie-psychotherapie

Cet excellent dessin d’humour de Voutch m’a inspirée pour ce nouvel article. Nous sommes, en effet, souvent à la recherche d’un soutien familial dans nos réalisations, projets, choix et parfois, sans cette approbation, nous reculons, nous hésitons, nous nous décourageons, même si nous en avons le désir profond. Cela peut être personnel, comme une vérité intérieure sur nos capacités "ils n’y croient pas, ils doivent avoir raison, je ne pense pas en être capable, cela doit être un mauvais choix, j’abandonne…". Mais cela peut aussi provenir d’une sorte d’interdit familial implicite ou explicite et la personne ne s’autorise pas à aller dans telle direction, à faire tel métier, à épouser telle personne, à déménager… parce que plus ou moins consciemment, ce serait mal vu et mal accepté, elle ne peut donc pas sortir de cette loyauté à son clan sous peine de se sentir exclue, rejetée. Et cela peut la paralyser.

Notre famille nous façonne et nous donne une sorte de mission

La psychogénéalogie considère que les parents ont pour chaque enfant, dès sa conception et même avant cela, un projet parental - avec des besoins, désirs et attentes sur l’enfant – qui se présente en un contrat de naissance visant à "poursuivre, résoudre ou achever un mouvement psychologique dont les racines proviennent des générations d’avant". L’enfant va réagir à ce contrat, dans le sens de l’acceptation ou du refus (partiel ou total), avec son tempérament, ses capacités et il fera des choix et des révisions tout au long de sa vie. Il répond aux besoins de ses parents et de sa famille et à ses propres besoins (pour assurer sa survie physique, son besoin d’appartenance et d’amour). Le plus souvent, il se glisse dans le costume qu’on lui tend pour être accepté et se sentir aimé. Il est influencé à minima par ses parents et grands-parents. En thérapie, nous pouvons travailler sur cet héritage, sur notre passé, sur comment la famille fonctionne et ce qu’elle attend de nous. En revenant sur ce contrat de naissance et ce que nous en avons fait, nous pouvons déterminer si cela nous rend heureux, si nous nous sentons bien à notre place, si nos décisions sont assumées ou subies.

L’héritage familial qui pèse sur chacun de nous

On parle de trajectoire héritée et de ce que nous allons en faire. Est-ce que nous nous l’approprions, en restant dans la continuité de nos choix ? Ou au contraire, est-ce que nous désirons faire autrement, construire autre chose pour notre vie et comment nous l’autoriser sans culpabilité ? L’idée est de devenir acteur de cette trajectoire. Il s’agit "d’évaluer d’où nous venons, car il n’y a pas que du mauvais ou que du bon, il y a de la richesse, donc faire de notre passé quelque chose de positif". C’est un travail important d’acceptation de notre passé, quel qu’il soit, pour pouvoir évoluer. Etre dans la négation de notre histoire, c’est rester dans la colère et le refus, l’éviter peut devenir néfaste pour nous-même et pour nos descendants.

Ce qui influence notre manière d’être, nos choix, c’est d’abord notre contrat de naissance, mais aussi notre place dans la fratrie qui influence les attentes plus ou moins implicites sur nous (par exemple l’aîné qui détient plus de responsabilités et d’autorité reçoit souvent dans son contrat le prolongement et la poursuite du rôle parental ; le benjamin bénéficie de plus de laxisme des parents, peut être surprotégé et a souvent dans son contrat le rôle d’enfant – conjoint du parent de sexe opposé qui ne trouve pas avec son conjoint la relation de couple idéale…).

Il y a aussi les modes d’interaction avec la notion d’alliance entre certaines personnes et d’identification dans les familles qui peut menacer l’identité individuelle et influence notre façon d’être dans nos relations. Malheureusement, il peut également y avoir relation incestueuse (faisant entrer l’enfant dans une expérience de conjoint), parentification (l’enfant est mis à la place du parent de son parent) ou encore exposition au triangle dramatique avec le risque de se positionner en tant que victime / sauveur / persécuteur (en savoir plus avec le triangle de Karpman). Il faut pouvoir dénouer tout cela pour en sortir.

Les objectifs d’une thérapie avec la psychogénéalogie

Il s’agit de prendre conscience à l’âge adulte de notre contrat, de nos choix, des répétitions dans nos comportements, qui peuvent nous couper d’une partie de notre potentiel de croissance. Se réapproprier sa vie en étant attentif aux moments clés où un choix différent est encore possible, en explorant d’autres pistes et manières de faire, en modifiant nos attitudes qui ne nous conviennent plus. Il peut être nécessaire aussi de mobiliser certaines ressources non encore utilisées (car pas admises par la famille) et qui sont souvent selon Jung dans notre inconscient, notre part d’ombre (qui se trouve à l’opposé de ce que nous voulons que notre entourage perçoive de nous). Il y a probablement des autorisations à nous donner pour pouvoir sortir du moule familial et prendre le risque de se sentir rejeté ou critiqué par la famille qui ne voit pas toujours d’un bon œil le changement, ou l’un des siens qui "quitte le navire".

Soyons attentifs aux déclencheurs de remise en question personnelle qui passent souvent par notre conjoint, nos enfants (contestations qui appellent au changement). Notre responsabilité passe aussi par refuser les comportements destructeurs où nous sommes parfois emmêlés et entraînés malgré nous, faire vraiment les deuils qui ne sont pas terminés au sein de la famille. "Nous ne pouvons pas éviter à nos parents la souffrance liée à des pertes importantes qu’ils ont connu dans le passé en remplaçant les personnes décédées. Nous allons prendre la place qui nous revient dans la famille à partir de ce que nous sommes comme personne unique".  

Il s’agit bien de reprendre sa place, de se libérer pour pouvoir faire les choix qui nous paraissent les meilleurs pour nous-mêmes, et par ce travail personnel, de libérer à notre niveau les générations à venir. A chacun son travail et sa responsabilité.

 

Source : La psychogénéalogie, transformer son héritage psychologique - Doris et Lise Langlois


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